Vivre à trois : quand le couple devient trouple
- Valérie Bracchi

- 29 oct.
- 3 min de lecture
Ils sont trois. Trois à s’aimer, à cohabiter, à composer. On appelle cela un trouple : contraction de “trio” et “couple”. Un mot encore peu familier, mais une réalité de plus en plus visible.
Derrière le terme, il y a des histoires. Des relations sincères, parfois complexes, souvent invisibles...

Le trouple : une relation… pas comme les autres ?
Non, le trouple n’est pas un “plan à trois” qui dure trop longtemps. C’est un lien affectif et amoureux entre trois personnes qui choisissent de construire ensemble une relation stable, équitable, engagée — avec ou sans sexualité, avec ou sans cohabitation.
Ce n’est pas un fantasme étendu sur la durée. C’est une forme de relation à part entière, qui demande un travail émotionnel, une communication très fine, et beaucoup de clarté.
On y retrouve les mêmes ingrédients que dans une relation à deux : amour, engagement, complicité… mais aussi jalousie, doutes, blessures. Multipliés par trois.
Les défis d’une relation à trois
Vivre un trouple, c’est faire de la place à l’altérité — non pas une fois, mais deux. C’est apprendre à :
Trouver sa juste place sans créer d’exclusion
Gérer les dynamiques de pouvoir ou de proximité (“et moi, je suis où dans tout ça ?”)
Nommer les émotions sans fuir les conflits
Créer un lien triangulaire solide sans qu’il se transforme en duo + 1
Composer avec le regard des autres… et parfois avec la loi
Car vivre à trois, ce n’est pas (encore) reconnu juridiquement. Ni dans les droits parentaux, ni dans les statuts administratifs. Ce flou peut peser. Dans certains cas, le trouple vit caché. Dans d’autres, il vit au grand jour mais reste incompris.
Un choix de vie, pas un défaut d’attachement
Ceux qui vivent à trois sont souvent soupçonnés de ne pas savoir “choisir”, ou de fuir l’intimité “véritable”. C’est tout l’inverse. Il faut un engagement fort pour créer du lien dans une telle configuration. Cela suppose d’accepter que l’amour ne soit pas une ressource limitée : on peut aimer plus d’une personne à la fois, sans que cela retire de valeur à l’un ou à l’autre.
Ce n’est pas l’évitement qui pousse au trouple, mais l’envie d’un autre modèle. Une autre forme de famille. Une autre manière de se relier.
Le rôle du thérapeute dans l’accompagnement d’un trouple
En tant que thérapeute, mon rôle n’est pas de juger une configuration relationnelle, mais d’accompagner les individus et les liens qui s’y nouent.
Travailler avec un trouple, c’est aider à :
Nommer ce qui se joue dans chaque polarité de la relation
Répartir la parole équitablement
Traverser les conflits sans déséquilibrer le lien
Mettre des mots sur des émotions parfois ambivalentes (amour et solitude, reconnaissance et invisibilité…)
Cela demande parfois de déconstruire les modèles normés, tout en restant très ancré dans le réel : la logistique du quotidien, la jalousie, la place des enfants, le sentiment d’être “de trop”…
Et vous, quel modèle de relation souhaitez-vous construire ?
Il n’y a pas de bon ou mauvais schéma relationnel. Il y a ce que l’on choisit consciemment, ce que l’on alimente, ce que l’on fait grandir.
Le trouple n’est pas un fantasme de société ouverte. C’est une réalité vécue, sensible, exigeante. Comme toute relation, il mérite un espace d’écoute, de parole, de soin.

Souhaitez-vous en parler à trois ?
Je vous accueille dans cet espace thérapeutique, sans jugement, pour faire entendre chaque voix de votre relation.
Valérie Bracchi – Thérapeute de couple à Marseille




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