Belle-mère : et si on déliait les langues ?
- Valérie Bracchi

- 19 sept.
- 4 min de lecture
Le 26 octobre, on fête les belles-mères. Et pourtant, leur rôle reste souvent méconnu, voire malmené. Entre les contes qui les décrivent comme des marâtres cruelles et les remarques du quotidien – "Tu n’es pas ma mère", "Tu exagères" ou encore "Ce ne sont pas tes affaires" – être belle-mère relève parfois de l'équilibrisme émotionnel.
Alors, comment habiter ce rôle sans s'effacer ni s'imposer ?

Belle-mère : un rôle sans mode d’emploi… mais plein d’attentes !
Être belle-mère, ce n’est pas simplement aimer l’autre et sa famille. C’est faire avec un passé qu’on n’a pas vécu, des enfants qu’on n’a pas portés, et une place qu’on n’a pas choisie mais qu’on doit tout de même occuper.
C’est avancer sur un fil tendu entre :
S’impliquer sans envahir : on partage un quotidien, mais on n’est pas la mère.
Aimer sans obligation : l’amour n’est pas automatique, et il n’est pas non plus exigible.
Prendre sa place sans la voler : ni trop, ni pas assez. Un rôle qui se construit dans l’ombre des mots non-dits.

C’est aussi porter la charge mentale invisible : celle d’organiser, de gérer, de coordonner… sans toujours avoir voix au chapitre. Et parfois, se heurter à la loyauté des enfants envers leur mère, au silence du conjoint, aux attentes contradictoires.
Belle-mère : entre loyautés, frustrations et équilibre fragile
Être belle-mère, c’est souvent avancer sans reconnaissance symbolique, sans cadre clair, dans un entre-deux émotionnel permanent : ni vraiment parente, ni complètement extérieure. On s’engage, on s’attache, et on se sent parfois illégitime.
C’est aussi, dans certains cas, devenir un point de tension dans le couple : quand les décisions éducatives divisent, quand les rôles ne sont pas posés, quand les ex-conjoints ou les familles interfèrent.
Et pourtant, il faut tenir bon, sans s’oublier. Car le risque est là : s’effacer peu à peu, pour ne pas faire de vagues.
Et si on osait en parler ?
Les belles-mères ont souvent peu d’espaces pour poser leurs doutes, leurs colères, leurs tristesses, sans peur d’être jugées.
Or, parler, c’est déjà reprendre sa place autrement.
C’est comprendre que les difficultés ne font pas de vous une mauvaise personne.
C’est aussi pouvoir dire : ce rôle, je ne l’ai pas choisi, et je le construis avec ce que je suis.
Bref, être belle-mère, c’est faire famille autrement. Et cela mérite qu’on en parle sans langue de bois... ou de vipère !

Langue de belle-mère : pour le meilleur (et pour le dire)
Le groupe de paroles Belle-doche & Co : un espace rien que pour elles
Conçu pour les belles-mamans, "les marâtres", le groupe de paroles Belle-doche & Co a pour objectif de soutenir les femmes dans ce rôle si complexe qu’elles tiennent au sein de leur famille (re)composée ou qu'elles ont tenu. Parce qu’être belle-mère ne s’arrête pas nécessairement avec la séparation d’avec le père.
C’est un espace thérapeutique, de partages, d’écoute, de rencontres et d’humanité dans lequel les participantes peuvent choisir de s’exprimer librement chacune leur tour en ayant la certitude de ne pas être jugées ou interrompues, ou choisir de se taire.
Chaque participante a la même place et le même temps d’expression que les autres (sauf si elle ne souhaite pas parler). L’objectif est d’offrir un espace d’écoute et d’expression, où la parole est libre et entendue, de partager les difficultés dans une problématique commune grâce aux échanges et aux effets miroirs entre les membres.
Ce groupe permet de s’entraider, de se sentir accompagnée, comprise, entendue.
Une démarche née de l’expérience
Thérapeute de couple par ma profession, c’est aussi ma propre expérience de belle-maman auprès de mes beaux-enfants et de leur père qui m’a amenée d’abord à m’interroger sur la place de la belle-mère. Cette période a été tellement questionnante, riche et parfois douloureuse que j’ai eu envie d’accompagner les femmes belles-mères.
Le couple et la famille – recomposée, décomposée, monoparentale – sont des espaces de compréhension de soi-même. À travers nos relations conjugales et familiales, des blessures archaïques refont surface. Choisir d’y faire face pour en prendre soin demande du courage et du soutien. Et entre belles-mères, ce soutien est d’autant plus précieux.

Les thématiques possibles du groupe Belle-doche & Co à Marseille
Voici quelques thématiques qui peuvent être abordées dans le groupe ; chacune est libre d’amener les sujets qui la préoccupent :
Faire le deuil de la famille recomposée parfaite
Le sentiment d’être exclue de la famille recomposée : cohabitation ou vraie vie ensemble ?
La perte de pouvoir dans sa propre vie, dans le couple ou la vie familiale
Aimer ses beaux-enfants : est-ce une obligation ?
L’autorité au quotidien : comment l’incarner sans lien de filiation ?
Le rôle du père entre la mère, les enfants et la belle-mère
Le mythe du remplacement de la mère : coparentalité à trois ?
Mais aussi : belle-fille vs beau-fils, belle-mère sans enfant, famille monoparentale ou recomposée, etc. Tous les sujets liés à la beau-parentalité peuvent être partagés.
Règles de fonctionnement du groupe
En tant qu’animatrice du groupe, je suis garante des règles de vie suivantes :
Confidentialité absolue
Liberté de silence et de parole
Non-jugement et bienveillance
Parole équitable : chacun.e a un tour
Écoute active et respectueuse
Non-violence verbale et physique
Pour qui ?
Ce groupe est ouvert à toutes les belles-mamans, quelles que soient leur situation actuelle. L’inscription préalable est demandée pour garantir la qualité du cercle.
Le "& Co" du nom du groupe signifie qu’à certaines séances, l’espace pourra s’ouvrir aux beaux-pères, aux mères, aux grands-parents, voire aux beaux-enfants devenus adultes. Parce que la beau-parentalité est un sujet collectif, et que croiser les regards, c’est aussi enrichir la compréhension de chacun.
Et si, pour une fois, la langue de belle-mère servait à se raconter autrement ?
👉 Prochain groupe de parole Belle-doche & Co :
Thème : Parler du rôle complexe de la belle-mère au sein de votre famille recomposée?
📅 Samedi 25 octobre 2025 – ⏰ 9h30 à 11h – 📍25 rue Adolphe Thiers, Marseille 1er
👥 Ouvert aux belles-mères… mais aussi aux beaux-pères !
🔢 5 participant.e.s max – 💶 20 € / personne
📌 Inscription avant le 18 octobre
➡️ Contactez-moi pour réserver votre place




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